Jessica Bromley Bartram

Coapet Internal Network Hubs & Connective Bio-cables
Coapet Internal Network Hubs & Connective Bio-cables (2015)
aquarelle et gouache sur papier
8,75 po x 6 po

Cette œuvre de Jessica Bromley Bartram s’inscrit dans un projet plus vaste intitulé The Rise and Fall of Cordycepts. Elle fait entrer le spectateur dans une entreprise imaginaire de biotechnologie qui, de 2040 à 2065, a manipulé les fondements de la vie, altérant irrémédiablement le monde futur. Présentées du point de vue de ceux qui doivent composer avec les conséquences de l’effondrement de l’entreprise, les pièces que comprend l’œuvre de Bromley Bartram s’expriment par le truchement de deux voix : celle provenant de l’ère des Cordycepts, et l’autre, appartenant aux organisateurs de l’exposition des Cordycepts en 2074.

Le récit que propose cette exposition future permet aux spectateurs de s’introduire dans un univers parallèle que caractérise une même dépendance aux idéaux capitalistes, de même que des enjeux sociaux, scientifiques et environnementaux semblables à ceux que l’on retrouve dans notre monde actuel. Inspirés de notre époque actuelle, l’univers des Cordycepts et la période qui suit leur chute font office de miroirs qui nous renvoient nos propres préoccupations. Les pièces de Bromley Bartram demandent au spectateur de suspendre leur incrédulité assez longtemps pour commencer à remettre en question des structures que plus d’un considère comme étant immuables.


Jessica Bromley Bartram est graphiste, illustratrice, écrivaine et artiste. Elle a obtenu un baccalauréat en design, option conception graphique, de l’Université de l’EADO en 2015; l’établissement lui a également décerné une médaille à cette occasion. Bromley Bartram travaille actuellement comme designer pigiste et partage son temps entre le design, l’illustration et des projets en 3D utilisant une variété de techniques

Kotama Bouabane

Horse
Horse (2011)
épreuve couleur
36 po x 24 po

Horse est tiré d’une œuvre intitulée Follow Suit qui examine un parc thématique appelé « The World » situé dans les environs immédiats de Beijing. Ce parc, dont le slogan promotionnel promet que l’on peut voir le monde entier sans quitter cette capitale, renferme plus de 100 monuments emblématiques d’autres pays. La Chine vit actuellement une croissance sans précédent et est souvent décrite comme un pays qui ne peut échapper à l’influence de la mondialisation. Les images de Follow Suit peignent un lieu qui se trouve à mi-chemin entre les symboles et les idéologies de l’Orient et de l’Occident.

Dans un paysage succédané, il est difficile de cerner les passages de la photographie documentaire à la photographie mise en scène. La prépondérance de la copie, de l’imitation et du pastiche dans ce parc thématique sert de rappel de la nature du médium photographique en soi.


Kotama Bouabane est chargé d’enseignement en photographie à l’Université de l’EADO. Ses œuvres ont été exposées dans nombre de galeries, dont Centre A à Vancouver, Parisian Laundry à Montréal et Gallery 44 à Toronto. Bouabane est lauréat de nombreux prix et a reçu des subventions du Conseil des arts de Toronto, du Conseil des arts de l’Ontario et du Conseil des Arts du Canada.

Laura Thipphawong

Lunatics in the Gumdrop Forest
Lunatics in the Gumdrop Forest (2016)
huile sur toile
36 po x 72 po

Laura Thipphawong s’attache à étudier les relations complexes et ambiguës entre le soi et l’autre par l’exploration des éléments psychologiques dans les récits folkloriques et les archétypes. Les images qu’elle produit évoquent des sentiments de malaise et de conflit intérieur. Thipphawong cherche à savoir à quel point nous nous sentons à l’aise dans la séparation de nos réalités personnelles de celles qui nous menacent, mais elle insiste sur le fait que personne n’est un spectateur de l’humanité ou s’en trouve libéré.

D’après elle, l’évolution personnelle et les troubles émotionnels représentent les véritables aspects de l’humanité, quoique terrifiants et extatiques à la fois. C’est pourquoi, parallèlement à sa curiosité morbide pour le monde ésotérique, elle est résolue à explorer l’espace ténu qui existe entre les (fausses) dichotomies du bien et du mal, du prédateur et de la proie, et de la beauté et du grotesque.


Laura Thipphawong détient un baccalauréat ès arts en études visuelles et critiques de l’Université de l’EADO, qui lui a également remis une médaille. Artiste, écrivaine et historienne torontoise émergente, elle a présenté ses œuvres dans des expositions individuelles et collectives dans plusieurs galeries canadiennes, et a fait connaître ses recherches et écrits par le truchement de nombreux forums universitaires internationaux. Thipphawong privilégie les thèmes de la violence, de la sexualité et des éléments psychologiques abjects dans les médias culturels et le folklore.

Luke Painter

Cathedral (Neon Gothic)
Cathedral (Neon Gothic) (2013)
encre sur papier
60 po x 45 po

Dans Cathedral (Neon Gothic), Luke Painter fait montre d’un intérêt particulier pour la transformation continue de l’architecture gothique, à partir du XIIe siècle à nos jours. Prédominant en Occident, le style architectural gothique était représentatif de la religion et de l’éducation supérieure auxquelles il était directement lié. Il compte parmi les expressions architecturales les plus influentes et reconnaissables dans le monde.

Painter vise à apparier ce style avec des tubes de néon très présents dans les applications commerciales au XXe siècle, et qui étaient destinés à attirer l’attention des consommateurs. Cathedral (Neon Gothic) cherche à établir une relation et un contraste stylistiques entre ces deux signifiants anachroniques réunis dans un même tableau.


Luke Painter est un artiste qui vit à Toronto; il est également professeur agrégé de dessin et peinture à l’Université de l’EADO. Les expositions et visionnements récents de ses œuvres comprennent The Teasers and the Tormentors à la Galerie Clark à Montréal, Ways of Something au Whitney Museum of American Art à New York et Five Years of Contemporary Canadian Drawing à la Sudbury Art Gallery. Painter a reçu des subventions du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de l’Ontario et du Conseil des Arts de Toronto.

Mara Gajic

Boundaries
Boundaries (2015)
impression numérique à jet d’encre
24 po x 44 po

Boundaries est extrait d’une série qui explore les paysages psychologiques comme visions modifiées de la réalité. Mara Gajic reconstitue un paysage existant en y introduisant de subtiles impossibilités, comme un soleil qui se couche simultanément des deux côtés d’une rue. Ces constructions inusitées provoquent une modification de la perception et défient les notions de réalité.

La composition du paysage de Boundaries possède un équilibre et un ordre étranges : le ciel a une teinte bleue, mais il semble pourtant trop beau pour être vrai, isolant de ce fait le sujet et le spectateur. L’aspect rigide des formes, les clôtures et les limites physiques transforment le paysage en un espace psychologique. Le spectateur est contraint de se demander si l’espace de la photographie est réel ou fabriqué, et cet espace photographique oscille péniblement entre la réalité et l’imaginaire.


Mara Gajic est une artiste torontoise récemment diplômée de l’Université de l’EADO en beaux-arts, option photographie. Son œuvre explore les thèmes de l’identité, de la performance et des réalités façonnées, utilisant l’autoportrait et une imagerie qui se fonde sur des paysages fabriqués. Gajic a reçu de nombreux prix et bourses, et ses œuvres ont été exposées à Toronto, Peterborough et Boston.

Michelle Forsyth

Orange Object on Red
Orange Object on Red (2015)
édition de 3 impres- sions numériques, encres aqueuses à pigments sur papier lustré de qualité archive
image, 24 po x 24 po
papier, 30 po x 30 po

Dans l’intention de traduire la poétique de ses expériences de vie, Michelle Forsyth utilise un vaste éventail de procédés matériels qui comprennent notamment le découpage de papiers, la peinture, la gravure, la sculpture, la photographie, la couture et le tissage. Elle recherche la beauté dans ce qui l’entoure et apprécie la sérénité qu’elle lui procure. Forsyth a été mise en nomination pour de nombreuses distinctions.

Elle prône le pouvoir de la couleur pour provoquer des émotions et faire ressurgir des moments oubliés. Orange Object on Red met en scène un lot d’objets, une copie cousue main d’une robe que Forsyth a achetée à Amsterdam, une obi orange qui lui a été offerte par Hiromi, une retaille de feutre rouge de son projet pour Nuit blanche, une blouse en soie acquise à Nordstrom avec Karen, son amie très chère, et une note personnelle cachée.


Michelle Forsyth est professeure agrégée de dessin et peinture à l’Université de l’EADO. Ses œuvres ont été exposées à l’étranger, notamment chez Mulherin + Pollard à New York, à Zaum Projects à Lisbonne, à la Pentimenti Gallery à Philadelphie et à la Virginia Commonwealth University à Doha. Forsyth a reçu des subventions du Conseil des arts du Canada et du Artist Trust de Seattle, et est récipiendaire du Larry Sommers Memorial Fellowship octroyé par Seattle Print Arts.

Omar Badrin

Cry-Baby
Cry-Baby (2015)
tubage de polyuréthane, ligne de pêche en nylon, ficelle Mason
7 po x 8 po x 5 po
What a Sin (ongoing series)
What a Sin (ongoing series) (2015)
ligne de pêche en nylon industriel, ficelle Mason
environ 15 po x 11 po x 1 po
Untitled
Untitled (2015)
fil de polyester, ficelle Mason
environ 14 po x 11 po x 1 po
Work in Progress
Work in Progress (2015)
corde de polyprolylène, ficelle Mason, fil de coton
15″ x 14″ x 13″

Omar Badrin utilise son propre vécu pour explorer l’identité raciale et culturelle dans ses œuvres d’art sculpturales. Ayant été adopté par une famille d’une autre race, Badrin a été perçu comme un étranger dans sa nouvelle culture — une situation qui transparaît dans son œuvre. Il cherchait, dans le passé, à trouver l’acceptation. Sa quête s’est toutefois muée en une ouverture sur l’altérité. Le désir d’appartenance et la frustration de ne pouvoir l’atteindre sont exprimés dans Cry-Baby. Par ailleurs, la perception de soi déformée à laquelle ont abouti ses expériences prend corps dans le masque quasi monstrueux intitulé Untitled.

What a Sin est un extrait d’une série de petits masques réalisés au crochet, intentionnellement conçu comme infini. Work in Progress est fait d’une épaisse corde de polypropylène. Contrairement aux masques précédents, il s’agit d’une pièce plus robuste qui retient mieux sa propre forme. Sa rigidité et sa ressemblance à des maillons de chaîne rappellent que l’identité peut être oppressante et une cause de malaise. Ce masque est cependant plus assuré que les autres pour réclamer son propre espace et, ce faisant, il s’inscrit en parallèle à l’adoption graduelle, parfois difficile, de l’altérité par Badrin.


Omar Badrin est un artiste interdisciplinaire qui vit à Toronto. Il a obtenu une maîtrise en beaux-arts dans le programme interdisciplinaire en arts, médias et design de l’Université de l’EADO en 2015; l’établissement lui a également fait l’honneur de lui décerner une médaille. Son œuvre tire son inspiration de son enfance à Terre-Neuve, et se centre sur l’identité culturelle, son façonnement et sa représentation au moyen de métaphores visuelles.

Trudy Erin Elmore

Maya
Maya (2016)
encre de qualité archive sur papier photographique semi-lustré
5 pi x 3 pi

Trudy Erin Elmore s’est servi d’un logiciel de modélisation en 3D pour créer Maya, une image numérique stratifiée complexe. Regardant de plus près, on remarque que l’eau, le ciel et les reflets dans cette œuvre sont représentés intégralement, tandis que les plantes sont partiellement rendues, révélant de ce fait la nature synthétique de l’autre monde « artificiel » duquel ce paysage tire son origine. Dans la tradition de Sanatana Dharma, « maya » signifie littéralement « ce qui n’est pas », et renvoie à l’illusion de la matière.

Maya représente la condition d’acceptation de l’éphémère comme étant dotée d’une valeur permanente en quête d’un bonheur durable dans l’artifice de la matière. En tant qu’artiste numérique travaillant avec des logiciels 3D, Elmore aspire à recréer l’illusion et la beauté que maya semble posséder (dont l’ironie ne lui échappe pas).


Trudy Erin Elmore est une nouvelle artiste médias/numérique qui vit à Toronto. Elle obtenu un baccalauréat en beaux-arts, option dessin et peinture (peinture numérique et animation élargie), de l’Université de l’EADO en 2016. Son œuvre aborde des thèmes comme la mortalité, l’évolution technologique et la condition humaine paradoxale qui existe au sein de la culture de l’hyperconsommation et qui y est reliée. Elmore travaille principalement avec les médias et l’impression numériques, et produit également des installations vidéo et sonores.

Yasemin Oncu

de·monstra·tion
de·monstra·tion (2016)
peinture acrylique sur papier
24 po x 18 po

Yasemin Oncu tire son inspiration artistique des affiches politiques turques et des événements politiques actuels, dramatiques et empreints de cruauté. Ces dessins s’insèrent dans une œuvre intitulée de·monstra·tion qui comporte des études de monstres apparaissant sur des drapeaux évoquant les drapeaux politiques turcs. En Turquie, les drapeaux sont utilisés pour la publicité des politiciens et des partis politiques; Oncu remplace cependant les personnalités politiques par des monstres imaginaires. Ces monstres tentent de faire la « démonstration » de l’utilisation de l’art pour renverser la déchéance morale politique et la diabolisation de l’autre qui y est associée.

En introduisant le monstre comme tierce partie métaphorique dans l’arène politique, Oncu pose le problème des antagonismes politiques qui se définissent par le choc d’extrêmes. Les monstres résistent à entrer dans la classification structurée en fonction de la dualité hiérarchique du bien et du mal parce qu’ils concrétisent une myriade d’associations comme la peur, le désir, l’angoisse et l’imaginaire. Ils sont le miroir qui renvoie aux spectateurs un reflet de leur propre subconscient. Les dessins d’Oncu joignent le visuel au spectacle politique, répondant de façon à la fois critique et humoristique à ces événements quotidiens fallacieux.


Yasemin Oncu a obtenu une maîtrise en beaux-arts dans le programme international de maîtrise en art, médias et design de l’Université de l’EADO en 2016. Par ses peintures, dessins et installations, Oncu s’attache à produire une réponse artistique aux formes contemporaines d’agression et de violence.