L’honorable Elizabeth Dowdeswell, OC, OOnt
Lieutenante-gouverneure de l’Ontario
Notre planète semble rétrécir, rapprochant toujours plus des mondes naguère distants. Des vagues de personnes, de biens et d’informations rassemblent les gens et les cultures comme jamais auparavant. Les identités s’estompent et se redéfinissent de façons nouvelles, exaltantes. Pourtant, lorsque des mondes différents se côtoient et se mélangent, le risque de turbulence est constamment présent. La capacité et la volonté d’entrer dans le monde des autres — et de comprendre leurs réalités par rapport aux nôtres — sont essentielles pour faire en sorte que la coexistence et la communauté, plutôt que la confrontation et l’isolement, s’imposent comme principes des décennies à venir.
Les appartements de la lieutenante-gouverneure à Queen’s Park servent depuis longtemps de point de rencontre de cultures et d’expériences diverses, réunissant des histoires des communautés de l’Ontario et les reliant à un récit de plus grande ampleur. Mondes d’ailleurs, d’ici, une exploration visuelle du fruit de la rencontre de mondes différents, s’inscrit dans la poursuite de cette tradition.
Présentant des œuvres d’artistes contemporains de l’Ontario affiliés à l’Université de l’EADO, Mondes d’ailleurs, d’ici nous invite à franchir des seuils surréalistes et à devenir les témoins de la modification de nos points de vue lorsque des éléments dissemblables viennent en contact : quand la lumière rencontre l’obscurité, ou que l’uniformité cède la place à la profondeur, ou encore lorsque la fantaisie se joint à la réalité. De surfaces humbles pour la plupart, des tourbillons complexes remplis de sens et de narrations émergent des contrastes saisissants dans les formes, les styles et les couleurs.
Reflétant les expériences personnelles et collectives de leurs créateurs, les œuvres foisonnent de subtilités qui ne se laissent pas saisir facilement. C’est toutefois cette caractéristique qui nous attire plus avant, nous interpelle davantage et nous rapproche de réflexions plus profondes sur notre société, notre culture et notre durabilité.
Après être entrés dans ces « mondes d’ailleurs », nous ne pouvons nous empêcher de remettre en question la nature de celui qui constitue notre propre habitat.
Certes, chaque personne qui verra cette exposition en tirera sa propre interprétation, mais j’espère que toutes auront remarqué le thème général d’après lequel la réunion de mondes différents, quoique parfois chaotique et déconcertante, offre des perspectives uniques qui enrichissent notre compréhension, non seulement des autres, mais aussi de nous-mêmes.
En Ontario, l’intercommunication culturelle nous est familière. La diversité géographique, de l’industrie et des populations a fait de notre province un lieu où des mondes différents convergent et se chevauchent constamment. Nous avons résolu de célébrer cette diversité et de la considérer comme un pilier de notre identité collective.
Mondes d’ailleurs, d’ici affirme avec vitalité la valeur d’accueillir cette dimension alors que nous cherchons à renforcer nos communautés locales et nos liens avec les populations qui vivent au-delà de nos frontières. À l’instar des artistes participant à cette exposition qui ont créé des sphères pour examiner la convergence de mondes visuels disparates, nous ne devrions pas hésiter à réserver du temps dans nos propres vies pour aller à la rencontre de cultures, groupes et enjeux sociaux que nous connaissons moins. Pendant que la mondialisation poursuit son mouvement rassembleur, nous avons tellement à gagner à augmenter la présence de l’Ontario dans le monde, et à accueillir une plus grande part du monde en Ontario.