98. Joe MacInnis

Lake Erie #4 / Lac Érie no 4
Lake Erie #4 / Lac Érie no 4
Jennifer Squires

Joseph MacInnis, CM, OOnt is a physician, author, poet, and underwater diver.

Mother O comes to us each morning full of sunrise and surprise
suggestion of swagger in her luminous lakes and landscapes
posing irresistible questions about character, time and space

Caught in the pull of her primal energies and possibilities
we are a song of constructions
about inequalities, social justice and human rights
Winter winds off Hudson’s Bay, summer breezes from Lake Erie
helping to erase linguistic and national boundaries

Mother O is geographic ballad and benediction
Subtle enhancer of empathy, eloquence and endurance
Watershed and fountainhead for tomorrow
Listen. In the silence you can hear the future breathing.


Joseph MacInnis, CM, OOnt est un médecin, auteur, poète et adepte de la plongée sous-marine.

Mère O, éclaire-nous chaque matin de tes rayons et de tes merveilles
Toi qui évoques la fierté quand tu brilles sur tes lacs et tes paysages
Et qui poses d’irrésistibles questions sur les gens, le temps et l’espace

Nous sommes là, aux prises avec tes énergies primales et tous tes possibles
Nous sommes ton hymne, nous sommes ton œuvre
Perclus d’inégalités, aspirant à la justice sociale et aux droits de la personne
L’hiver balaie la baie d’Hudson, l’été souffle du lac Érié
Effaçant un peu des frontières linguistiques et nationales

Mère O, tu es une expédition, une bénédiction
Source subtile d’empathie, d’éloquence et d’endurance
À la fois bassin et fontaine d’avenir
Écoute, dans le silence, le souffle du futur.

97. Mark Peck

James Bay / La baie James
James Bay | La baie James
Mark Peck

Mark Peck oversees the ornithology collection at the Royal Ontario Museum.

Twice a year, thousands of Arctic-breeding shorebirds move through southwest James Bay in Northern Ontario during their northbound and southbound migrations. Some stop for only a few days while others feed and fatten for over a month before heading to wintering areas as far south as Tierra del Fuego on the southern tip of South America.

James Bay is the southernmost part of Ontario’s Arctic Ocean coastline, unfamiliar to most, an area of natural beauty and rich biodiversity. For several summers, I have participated in a partnership between Moose Cree First Nation, students, volunteers, and researchers from the federal and provincial governments. We study the migration and stopover sites of the birds to gain a greater understanding of the critical importance of James Bay during their annual migrations. It has been a wonderful opportunity to learn from each other and to work together to help protect a unique part of the province.


Mark Peck supervise la collection ornithologique du Musée royal de l’Ontario.

Deux fois l’an, des milliers d’oiseaux de rivage reproducteurs de l’Arctique passent par le sud-ouest de la baie James, dans le nord de l’Ontario, pendant leurs migrations vers le nord et vers le sud. L’escale de certains ne dure que quelques jours, tandis que d’autres se nourrissent et s’engraissent pendant plus d’un mois avant de mettre le cap sur des aires d’hivernage bien au sud, comme Tierra del Fuego, à l’extrémité sud de l’Amérique du Sud.

La baie James se trouve dans la partie la plus au sud de la côte de l’océan Arctique située en Ontario. Peu de gens la connaissent, bien qu’elle soit d’une beauté naturelle et d’une riche biodiversité. Pendant plusieurs étés, j’ai pris part à un partenariat entre la Première Nation Moose Cree, des étudiants, des bénévoles et des chercheurs du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial. Nous avons étudié la migration et les lieux d’escale des oiseaux afin de mieux comprendre l’importance critique que revêt la baie James pour ces migrations annuelles. Ce travail nous a permis de faire un échange de connaissances et de déployer des efforts concertés pour aider à protéger cet aspect unique de la province.

96. Rachel Parent

Southwestern Ontario farm / Une ferme du sud-ouest de l’Ontario
Southwestern Ontario farm | Une ferme du sud-ouest de l’Ontario
Mark Spoward/CP

Rachel Parent is a teen food activist based in Toronto.

We are so blessed in Ontario to have beautiful, fertile land, clean sparkling water, and breathtaking rugged wilderness, while at the same time being home to some of the most advanced and progressive cities in the world. This diversity, together with our cultural diversity, and a strong connection to our past, is what makes Ontario a very special place.

As a youth activist with an intense desire to speak up about serious environmental issues impacting our planet — including climate change, soil and water contamination, and the health and environmental risks of genetically modified organisms — I greatly value my freedom of speech and the support and volunteerism of Ontarians of all races, cultures, and religions.

This encouragement has given me optimism about our future, and made me realize that there’s a real shift in thinking that will continue to shape our great province, leading us to a better tomorrow.


Rachel Parent est une adolescente militante de la sécurité alimentaire qui vit à Toronto.

Nous avons tant de chance en Ontario, dans cette province de terres fertiles, d’eaux fraîches et limpides, pourvue d’une nature rude et sauvage, mais dotée de villes parmi les plus évoluées et les plus progressistes du monde. Cette diversité, tout comme notre diversité culturelle, de même que notre solide attachement au passé, sont ce qui fait de l’Ontario un endroit unique.

En tant que jeune militante, je désire m’exprimer sur des questions graves qui touchent de près notre planète — par exemple, les changements climatiques, la contamination du sol et de l’eau, et le danger que posent à notre santé et à l’environnement les organismes génétiquement modifiés — et j’apprécie grandement ma liberté de parole et la générosité d’Ontariens de toutes races, cultures et religions qui s’engagent dans le bénévolat.

Tous ces facteurs m’ont portée à être optimiste quant à l’avenir et m’ont permis de constater que, désormais, nous appréhendons le monde d’une façon différente, ce qui aura une incidence favorable sur l’avenir de notre grande province et nous aidera à créer des lendemains meilleurs.

95. Jane Urquhart

Moccasins
Moccasins | Mocassins
Jane Urquhart

Jane Urquhart, OC is an award-winning novelist. She lives in southeastern Ontario with her artist husband, Tony.

In the summer of 1950, when I was still a baby, my family left our log house on Lake Kenogamisis in Little Long Lac and boarded a floatplane in the nearby hangar. Although we were already living two hundred and fifty kilometres north of Thunder Bay, we were about to fly further north to O’Sullivan Lake where my prospector father hoped a mine would develop. We were to live in a rough log cabin, haul water from the lake, and subsist on supplies dropped off by passing bush planes.

The morning after our arrival, the local Anishinaabe Chief paddled across the lake to greet us, and brought with him his three little girls for me to play with and a small pair of embroidered deerskin moccasins for me to wear.

Plans for the mine were abandoned, which may be just as well. The moccasins, however, are still with me, their embroidery as bright and their deerskin as soft as ever.


Jane Urquhart, OC est une romancière primée. Elle vit dans le sud-ouest de l’Ontario avec Tony, son mari artiste peintre.

À l’été 1950, alors que j’étais encore un bébé, ma famille et moi avons quitté notre maison en bois rond sur la rive du lac Kenogamisis, à Little Long Lac, et sommes tous montés à bord d’un hydravion dans un hangar d’aviation non loin de chez nous. Nous vivions à 250 kilomètres au nord de Thunder Bay, et nous nous apprêtions à nous envoler encore plus au nord, au lac O’Sullivan, où mon père, prospecteur, espérait l’essor d’une exploitation minière. Mes parents avaient décidé que nous nous installerions dans une cabane en rondins, où nous allions être obligés de puiser notre eau du lac et subsister sur les vivres que laisseraient tomber les avions de brousse de temps à autre.

Le lendemain matin de notre arrivée, le chef de la tribu Anishinaabe est venu nous souhaiter la bienvenue en canot; accompagné de ses trois petites filles venues jouer avec moi, il m’a offert des mocassins en peau de cerf brodés.

Le projet de mine n’a jamais abouti, et c’est peut-être mieux ainsi. Quant aux mocassins, je les ai toujours; la broderie est encore éclatante, et le cuir aussi doux.

94. Jamie Kennedy

Chef Jamie Kennedy / Le chef Jamie Kennedy
Chef Jamie Kennedy | Le chef Jamie Kennedy
Jo Dickins

Jamie Kennedy, CM is a chef and the owner of Jamie Kennedy Kitchens, which fosters regional gastronomy, specifically as it relates to Prince Edward County.

Over the past fifteen years I have been a weekend warrior. My life revolved around family and enterprise in Toronto but I longed for a more meaningful connection to my farm in Prince Edward County. This year, with my kids grown up and on their own, I have been able to plant myself on the farm.

One of the first things I remember about settling into my new rural home was the tour of the property conducted by the previous owner. It was such a lovely gesture on his part to personally walk me around, pointing out landmarks and boundaries; here is the abandoned rail that cuts right through, over there is the thirty-five-acre woodlot. “It could use some thinning,” he said. “Let me recommend a good arborist.” It was like the passing of the baton. It felt like a powerful moment. The proper stewardship of this land is now in my hands. My watch had begun.


Jamie Kennedy, CM, chef et propriétaire de Jamie Kennedy Kitchens qui fait une place de choix à la gastronomie de proximité, particulièrement en ce qui concerne les produits du comté de Prince Edward.

Au cours des 15 dernières années, j’ai été un athlète du dimanche. Ma vie tournait autour de ma famille et de notre entreprise à Toronto, mais j’avais envie d’avoir un lien plus significatif avec ma ferme, dans le comté de Prince Edward. Cette année, mes enfants sont devenus grands et autonomes, j’ai enfin pu m’installer à la ferme.

Alors que j’allais m’installer dans ma nouvelle maison de campagne, une des premières choses dont je me souviens est la visite de la propriété par le propriétaire précédent. Ce fut un si beau geste de sa part de m’avoir personnellement fait faire le tour, en me montrant les repères et les limites! Il me disait : « voici la voie ferrée abandonnée qui traverse le terrain; là-bas, c’est le boisé de 35 acres, il pourrait être éclairci. Permettez-moi de vous recommander un bon arboriculteur ». C’était comme le passage du flambeau. C’était un moment très puissant. L’intendance de cette terre est maintenant entre mes mains. Ma garde est commencée.

93. Charles Pachter

His lakeside studio / Son atelier au bord du lac
His lakeside studio | Son atelier au bord du lac
Charles Pachter

Charles Pachter, OC, OOnt is an award-winning artist whose work has been exhibited at the Art Gallery of Ontario.

My Ontario is about Lake Simcoe where I painted in a shoreline studio for twelve magnificent summers.

From my diary:

July 20 Twilight. I just came out of the lake after a second swim. Water so pleasant, soothing, swirling waves lapping noisily on the shore. I waded into the water for comfort and peaceful solitary pleasure. Dove in, eyes wide open, went straight down through the clear amber water to within a foot of the pebbles, stones, rocks at the bottom, surfaced near a loon who hollered before plunging down deep. I surveyed my domain with great glee.

I lay on my back, watching clouds float by over the swaying treetops. The sounds were mesmerizing — a faint roar, an echoing ebb and flow. Then a palette of whitecaps, moving, roiling, then calm and still. At the shoreline gorgeous daisies swayed in the wind alongside tall grasses, raspberry bushes, mulleins, and monarch butterflies.

I was feeling blissful, AT HOME IN MY LAKE.


Charles Pachter, OC, OOnt est un artiste primé dont les œuvres ont été exposées au Musée des beaux-arts de l’Ontario.

Mon Ontario à moi, c’est le lac Simcoe, où j’ai passé douze magnifiques étés à peindre dans un studio situé sur la rive du lac.

Extrait de mon journal :

20 juillet, crépuscule. Je viens de nager une seconde fois dans le lac. L’eau est agréable, relaxante, des vagues tourbillonnantes éclatent bruyamment sur le rivage. J’ai pataugé pour m’adapter à la température de l’eau et savouré avec bonheur ce moment de solitude et de sérénité. J’ai plongé à pic, les yeux grands ouverts dans l’eau limpide, ambrée, à un pied des cailloux, des pierres et des rochers qui tapissent le fond de l’eau, puis j’ai refait surface à proximité d’un huard qui huait avant de plonger. J’ai exploré mon domaine avec joie.

Je m’allonge sur le dos et j’observe le mouvement des nuages flottant par-delà la cime des arbres. Sons hypnotiques — un vague grondement, écho du flux et du reflux. Puis les métamorphoses de l’écume. Elle éclate, roule, bouillonne, puis disparaît. Sur le rivage, des marguerites se balancent au vent, parmi les herbes hautes, les buissons de framboises, les molènes et les papillons monarques.

J’étais en état de grâce, CHEZ MOI, AU BORD DE MON LAC.

92. Adam Noble

Lake water / L’eau d’un lac
Lake water | L’eau d’un lac
Eric Siegrist

Adam Noble is the Founder and CEO of biomaterials company Noblegen. In 2014, he was named one of Canada’s Top 20 Under 20.

It was a fall afternoon on the shores of Clear Lake, Ontario. A cool breeze dappled the ground with sunlight through the trees, and the water was disturbed only by the occasional jumping fish. This quintessential lakeside wilderness was my childhood playground, and on this day it inspired the start of an irreversible journey of discovery and possibility.

As a child, I was encouraged by my outdoorsy parents to explore the natural world. This meant overturning rocks to inspect insects and discovering the mysteries below the water’s surface. In this backyard playground, I was inspired. What if nature was the real solution to many of our human-made problems and instead of creating a solution of human design why don’t we employ resilient organisms that evolved millennia ago to help us? This thought marked the beginning of my company, Noblegen. The many wonders of Ontario’s natural landscape shaped my childhood, my values, my research, my company, and the legacy I wish to impart.


Adam Noble est le fondateur et directeur général de la société de biomatériaux Noblegen. Il comptait parmi les « 20 ados avec brio » de 2014.

C’était un après-midi d’automne sur les rives du lac Clear, en Ontario. Le soleil tachetait le sol sous l’effet d’une brise fraîche qui traversait les arbres, et seul le saut occasionnel de poissons troublait l’eau. Ce milieu sauvage par excellence au bord du lac était le terrain de jeu de mon enfance et a, ce jour-là, inspiré le début d’un voyage sans retour empreint de découvertes et de possibilités.

Lorsque j’étais enfant, mes parents, qui adoraient le plein air, m’encourageaient à explorer la nature. Cela consistait pour moi à retourner les pierres pour examiner des insectes et à découvrir les mystères qui se trouvaient sous la surface de l’eau. Ce terrain de jeu de notre arrière-cour a été pour moi une source d’inspiration. Et si la nature était la vraie solution à bon nombre de nos problèmes d’origine humaine, et au lieu d’adopter une solution créée par l’être humain, pourquoi ne pas recourir à l’aide d’organismes résistants ayant évolué il y a des millénaires? Cette idée a marqué le début de mon entreprise, Noblegen. Les nombreuses merveilles du paysage naturel de l’Ontario ont façonné mon enfance, mes valeurs, mes recherches, mon entreprise, et l’héritage que je souhaite laisser.

91. April Hickox

Point Pelee National Park / Parc national de la Pointe-Pelée
Point Pelee National Park / Parc national de la Pointe-Pelée
April Hickox

April Hickox is a photographer, teacher, and curator living on the Toronto Islands.

I am interested in exploring notions of the wild and what we know wilderness to be, in particular how we use and form landscape through personal interventions and through public land stewardship. I have photographed Point Pelee National Park for well over a decade. This small strip of land was once a vibrant community until the 1970s when houses and farmlands were demolished in order to develop this unique ecosystem. Point Pelee is now a world-renowned national park that is recognized for its bird and butterfly populations. Parks Canada has been carefully nurturing the land to recreate its original Carolinian forest, featuring large tracts of land for savannahs and wetlands, and room for indigenous species to thrive. Over the years I have documented the overlapping layers of human and natural histories as nature with our help does its best work.


April Hickox est une photographe, enseignante et conservatrice, résidente des îles de Toronto.

J’aime explorer les notions de la nature sauvage et ce que nous en savons, en particulier comment nous utilisons et façonnons le paysage par des interventions personnelles et l’intendance des terres publiques. J’ai photographié le parc national de la Pointe Pelée pendant plus d’une décennie. Cette petite parcelle de terre a déjà été occupée par une collectivité dynamique jusqu’au cours des années 1970, lorsque les maisons et les fermes ont été démolies en vue de développer cet écosystème unique. Pointe Pelée est maintenant un parc national de renommée mondiale reconnu pour ses populations d’oiseaux et de papillons. Parcs Canada a pris grand soin du territoire afin de recréer la forêt carolinienne originale, présentant de larges bandes de terre pour les savanes et les terres humides, ainsi que de la place permettant aux espèces indigènes de s’épanouir. Au cours des années, j’ai documenté les couches chevauchantes d’histoires humaines et naturelles puisque la nature fait son meilleur travail avec notre aide.

90. Dianne Saxe

Algonquin Provincial Park / Parc provincial Algonquin
Algonquin Provincial Park / Parc provincial Algonquin
Bob Hilscher

Dianne Saxe is the Environmental Commissioner of Ontario.

I love the physical beauty of Ontario, especially the wild, treed places where human noise and damage are at a minimum. I go to Algonquin Park almost every year to paddle, hike, or ski.

Once, when my children were just old enough to carry real packs, we made it to the end of a difficult portage and stopped to eat our lunch. We sat together on a log, gazing at the beautiful lake, gratefully munching our peanut-butter sandwiches.

Then there was a sound. When we turned to look just behind us, there stood a mother moose and her calf. Were we in their way? Or were they tempted by our sandwiches? We gazed at each other for a long magical moment, before the moose stepped delicately into the woods and disappeared. What a privilege, and responsibility, to share our land with such creatures.


Dianne Saxe est la commissaire à l’environnement de l’Ontario.

J’aime l’attrait physique de l’Ontario, plus particulièrement les aires sauvages et boisées où le bruit et les dégâts d’origine humaine sont le moins intenses. Je me rends au parc Algonquin presque tous les ans pour pagayer, ou faire des randonnées pédestres ou du ski.

Un jour, alors que mes enfants étaient juste assez vieux pour transporter de vraies charges, nous sommes parvenus à la fin d’un portage difficile et nous nous sommes arrêtés pour déjeuner. Nous étions assis ensemble sur un tronc d’arbre et contemplions le superbe lac en prenant avec gratitude des bouchées de nos sandwiches au beurre d’arachides.

Nous avons tout à coup entendu un bruit. Lorsque nous nous sommes retournés pour regarder juste derrière nous, nous avons aperçu un orignal femelle et son petit. Étions-nous en travers de leur route? Ou étaient ils attirés par nos sandwiches? Nous avons échangé des regards avec ces orignaux pendant un long moment magique, avant qu’ils entrent délicatement dans le bois et disparaissent. Quel privilège, et quelle responsabilité, que de partager nos terres avec de telles créatures!

89. Bob Rae

Loon / Huard
Loon | Huard
Kevin Pepper

The Hon. Robert K. “Bob” Rae, PC, CC, OOnt, QC served as the twenty-first Premier of Ontario (1990–1995).

I was lucky enough as a small boy to spend time fishing in the summer with my dad on Big Rideau Lake. We both loved it, and I guess the thrill of it all made me feel more grown up and my dad more like a kid. My cottage on that same wonderful lake today is right at the point where the Canadian Shield begins. And the haunting call of the loon, a bird said to be millions of years old, touches me now as it did when I was five. Working in the far North I am struck by how far away the city feels, and how much each of us would benefit from knowing the wonderful noisy diversity of city life as well as the call of the wild and the splash of a fish at the side of a boat. There is hardship and strife, and it touches us all as Ontarians, but it is hard not to feel so lucky that these are all places I can call home.


L’honorable Robert K. « Bob » Rae, cp, CC, OOnt, cr a été le 21e premier ministre de l’Ontario, de 1990 à 1995.

Petit garçon, j’ai eu la chance d’aller pêcher l’été avec mon père au Grand Lac Rideau. Nous avions tellement de plaisir, et cette exaltation faisait en sorte que je me sentais un peu comme un adulte, et mon père, comme un enfant. Aujourd’hui, mon chalet sur la rive de ce même lac est situé exactement là où commence le Bouclier canadien. Et l’appel envoûtant du huard, cet oiseau qui existerait depuis des millions d’années, me touche toujours autant que lorsque j’étais enfant. Travaillant dans le Grand Nord, la ville me semble si lointaine, mais je suis convaincu que chacun de nous bénéficierait de connaître tant la merveilleuse et bruyante clameur de la cité que le doux murmure de la nature et le clapotis d’un poisson sur le bord d’une chaloupe. Les épreuves et les conflits sont partout autour de nous, et ils nous touchent tous en tant qu’Ontariens, mais il est difficile pour moi de ne pas me considérer chanceux de pouvoir me sentir chez moi tant en ville qu’à la campagne.