70. Murray McLauchlan

Murray and friends / Murray et ses amis
Murray and friends | Murray et ses amis, 1966
Hilkka/Alice Saltiel-Marshall

Murray McLauchlan, CM is a singer and songwriter who was inducted into the Canadian Music Hall of Fame in 2016.

There were no people of colour in my Toronto neighbourhood when I grew up. I do remember that most of my friends were Jewish. But I didn’t know that there was an informal resistance to Jews buying property in certain parts of southern Ontario. And of course, my friends and I had heard bad things about Italians. They were “The Other.” But nobody knew an Italian.

When I was fourteen in the early 1960s, I went to art school at Central Tech in downtown Toronto, and my classmates were now Japanese, Chinese, Russian, Italian, Finnish, and Ukrainian. I first met Black people when my interest in music blossomed and I started hanging around downtown clubs. My sense of “The Other” quickly disappeared.

I still think of what I learned from those early years. I realize that experiencing people for who they really are is the first important step to accepting the happy reality that we are all just human.


Murray McLauchlan, CM est un auteur-interprète qui a été admis au Panthéon de la musique canadienne en 2016.

Quand j’étais enfant, il n’y avait pas de personne de couleur dans mon quartier de Toronto. Je me souviens que la plupart de mes amis étaient juifs. Mais je ne savais pas qu’il y avait une résistance informelle à l’achat de propriétés par des juifs dans certaines régions du sud de l’Ontario. Et, bien sûr, mes amis et moi-même avions entendu des choses négatives au sujet des Italiens. Ils étaient « L’autre ». Mais personne ne connaissait d’Italien.

À 14 ans, au début des années 1960, j’ai fréquenté l’école d’art de Central Tech, dans le centre-ville de Toronto, et mes camarades de classe étaient maintenant japonais, chinois, russes, italiens, finlandais, et ukrainiens. J’ai rencontré des Noirs pour la première fois lorsque mon intérêt pour la musique s’est épanoui et que j’ai commencé à fréquenter des clubs du centre-ville. Mon sens de « L’autre » a disparu rapidement.

Je pense encore à ce que j’ai appris de ces premières années. Je réalise que faire l’expérience des gens pour qui ils sont réellement est la première étape importante de l’acceptation de l’heureuse réalité que nous sommes tous simplement humains.

69. Renu Mandhane

Pillars of Justice sculpture / Statue des piliers de la justice
Pillars of Justice sculpture / Statue des piliers de la justice
Vik Pahwa

Renu Mandhane is the Chief Commissioner of the Ontario Human Rights Commission.

As a criminal lawyer, I helped marginalized and vulnerable people whose fates seemed predetermined. Their identities were often reduced to their worst actions: drug dealers or murderers. In 2006, my firm represented a man serving a life sentence who sought early parole eligibility. He had to convince a unanimous jury that he had been rehabilitated. When he took the stand, he didn’t talk a lot about the incident or his fifteen years in jail. Instead, he focused on the strength of his marriage, the birth of his kids, finding God, becoming a mechanic, and the fulfilment he got as a motivational speaker for at-risk youth. Twelve ordinary citizens decided to give this “murderer” a second chance to be a husband and father. The jury’s decision was both extraordinary and reasonable, and somehow captured for me the compassionate and hopeful spirit of our country. I’m proud to be a Canadian in a country of second chances.


Renu Mandhane est la commissaire en chef de la Commission ontarienne des droits de la personne.

À titre de criminaliste, j’ai aidé des personnes marginalisées et vulnérables dont le destin semblait inéluctable. Aux yeux des autres, ils se résumaient à leurs pires actions : trafiquants de drogue ou meurtriers. En 2006, ma firme a défendu un homme condamné à la prison à perpétuité qui avait présenté une demande de libération conditionnelle anticipée. Il devait convaincre de sa réhabilitation un jury ayant rendu un verdict unanime. En audience, il a très peu parlé de l’incident qui l’a mené en prison ou de ses 15 ans derrière les barreaux. Il s’est plutôt concentré sur son mariage, sur la naissance de ses enfants, sur sa découverte de Dieu, sur son apprentissage de la mécanique, et sur le sentiment de plénitude que lui procure son rôle de conférencier auprès des jeunes à risque. Douze citoyens ordinaires ont décidé de donner à ce « meurtrier » une seconde chance et de lui permettre d’être un époux et un père. La décision du jury était à la fois extraordinaire et raisonnable. De mon point de vue, elle traduisait le cœur même de notre pays, porteur de compassion et d’espoir. Je suis fier d’être Canadien et d’habiter au pays des secondes chances.

68. Enza Anderson

Campaign launch / Lancement de campagne
Campaign launch / Lancement de campagne, 2000
Enza Anderson

Enza Anderson is a trans-woman, writer, activist, and media personality.

A Supercity deserves a Supermodel… Enza for Mayor.

After reading an article about a candidate with a criminal record running for political office, I thought, “Why not a trans-woman running for mayor?” My only crime was bringing glamour to the office. It was mid-March 2000. One glorious morning, I headed off to Toronto City Hall, campaign sign in tow, where I threw my heels into the ring.

With thanks to a couple of beefcake boys for campaign support, I hit the hustings. My platform, aside from the stilettos, was to bring thoughtful government and put people first. I placed a respectable third out of twenty-six candidates, with 13,585 votes — enough to receive my campaign deposit back!

In the campaign for raised consciousness of our province’s rich diversity, I’m still told by many that I won by a landslide that day. Thank you, Ontario. It was an honour.


Enza Anderson, femme transgenre, est une auteure, militante et personnalité des médias.

Une super ville mérite un super modèle… Enza à la mairie.

Après avoir lu un article sur un candidat avec un dossier criminel qui briguait un mandat politique, je me suis dit : « Pourquoi pas une femme transgenre dans la course à la mairie ? ». Mon seul crime était d’apporter une touche glamour à l’administration municipale. C’était à la mi-mars 2000. Un matin glorieux, je me suis rendue à l’hôtel de ville de Toronto, mes pancartes électorales sous le bras, et j’ai sauté escarpins joints dans l’arène politique.

Avec le soutien de quelques bellâtres pour ma candidature, je me suis lancée dans la campagne électorale. Ma plateforme, mis à part mes stilettos, consistait à instaurer une administration municipale réfléchie qui met l’humain au cœur de ses décisions. Je suis arrivée bonne troisième parmi 26 candidats, avec un total de 13 585 voix : assez pour récupérer mon cautionnement de candidature !

Malgré tout, on me dit encore souvent que ce jour-là, j’ai plutôt remporté une victoire écrasante dans la course à la sensibilisation envers la riche diversité de notre province. Merci, Ontario. Ce fut un honneur.

67. Deb Deller

Front Lawn, Queen’s Park / Pelouse principale, Queen’s Park
Front Lawn, Queen’s Park | Pelouse principale, Queen’s Park
Toronto Star

Deborah Deller was the eighth Clerk of the Legislative Assembly of Ontario (2007–2016) and the first woman to hold this position.

The best thing about the Clerk’s office is its window affording a spectacular view of the Legislature’s front lawn. One morning, I looked out on that lawn and noticed that an Indigenous group had erected two large tents, settling in for what became a four-day encampment.

Each day, a group of Falun Dafa exercise on that lawn. That morning, the tents were in their spot. The groups conferred with each other briefly and then one quietly moved further along and commenced their morning routine.

On the other side of the walkway were a group of Mennonite students in traditional dress waiting to come inside for a tour.

It struck me that morning that there is probably no other front lawn in the world where one can witness this kind of eclectic, peaceful gathering.

It was a scene reflective of this place and how important it is to protect it.


Deborah Deller a été la 8e greffière de l’Assemblée législative de 2007 à 2016, et est la première femme à avoir occupé ce poste.

La meilleure chose qui se trouve au bureau du greffier est la fenêtre donnant sur une vue spectaculaire de la pelouse avant

de la Législature. Un matin, j’ai jeté un coup d’œil sur cette pelouse et remarqué qu’un groupe d’Autochtones avait érigé deux grandes tentes, s’installant pour ce qui est devenu un campement de quatre jours.

Chaque jour, un groupe de Falun Dafa pratique ses exercices sur cette pelouse. Ce matin-là, les tentes occupaient sa place. Les groupes ont discuté l’un avec l’autre brièvement puis l’un d’eux s’est éloigné calmement et ils ont commencé leur routine du matin.

De l’autre côté du trottoir se trouvait un groupe d’étudiants mennonites, en tenue traditionnelle, attendant d’entrer pour une visite guidée.

Ce matin-là, j’ai été frappée par la réalisation qu’il n’y a probablement aucune autre pelouse avant au monde où on peut être témoin de ce genre de rassemblement paisible, éclectique.

C’était une scène qui reflétait cette place, et l’importance de la protéger.

66. Jane Rounthwaite

LCol McCrae / Lcol McCrae
LCol McCrae | Lcol McCrae
LAC | BAC

Jane Rounthwaite is President and Managing Partner of The Osborne Group. She is the partner of the Hon. Kathleen Wynne, Premier of Ontario.

My grandfather came from Kingston and served in the First World War as an officer in the Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. He fought in the second battle of Ypres, Canada’s first major engagement, when John McRae wrote “In Flanders Fields.” Left for dead, my grandfather was rescued by German medics, rehabilitated in Germany, and sent to Switzerland at the end of 1915 to be interned at a hotel in the Alps as part of the prisoner exchange program. While waiting to be exchanged, he participated in the active social life of the resort, spurred on by the presence of young English-speaking expatriate women, including my grandmother, who had been brought by their mothers to find husbands among the officers’ ranks. My grandmother was one of Canada’s first war brides, arriving in 1919 with no understanding of her new country. Raised with genteel European influences such as beautiful bath soap, she was shocked to find that her Scottish Presbyterian in-laws used Lifebuoy for bathing and frowned on knitting on Sunday!


Jane Rounthwaite est présidente et associée directrice de The Osborne Group. Elle est la partenaire de l’honorable Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario.

Originaire de Kingston, mon grand-père a servi pendant la Première Guerre mondiale et a participé à la deuxième bataille d’Ypres, qui était le premier engagement majeur du Canada. Laissé pour mort, mon grand-père a été secouru par des infirmiers allemands et a ensuite reçu des soins de réadaptation en Allemagne puis, à la fin de 1915, il a été envoyé en Suisse aux fins de détention dans un hôtel des Alpes. Alors qu’il attendait son tour dans un échange de prisonniers, il participait à la vie sociale du centre de villégiature, encouragé par la présence de jeunes femmes expatriées de langue anglaise, dont ma grand-mère faisait partie, que leurs mères avaient amenées là afin qu’elles trouvent un époux parmi les officiers. Ma grand-mère a été l’une des premières épouses de guerre du Canada, arrivant en 1919 sans rien connaître de sa nouvelle patrie. Élevée sous les influences raffinées de l’Europe, utilisant par exemple de belles savonnettes, elle a constaté avec stupéfaction que ses beaux parents écossais presbytériens faisaient leur toilette à l’aide de savon Lifebuoy et qu’il était mal vu de faire du tricot le dimanche!

65. Hal Jackman

Garrison parade / Défilé de la garnison
Garrison parade | Défilé de la garnison
Toronto Star

The Hon. Henry Newton Rowell “Hal” Jackman, OC, OOnt, CD served as the twenty-fifth Lieutenant Governor of Ontario (1991–1997).

In the fall of 1939 my brother and I, aged seven and five, would hear the militia bands playing a few blocks from our home. We would literally jump up, abandoning our supper, and race out to watch the regiments with their bands march down Yonge Street. These parades were obviously designed to encourage recruiting for our armed forces. Within five years, a million Canadians were wearing our country’s uniform — no small achievement for a country with less than twelve million people.

One wonders whether there would be a similar response now, if conditions warranted it.


L’honorable Henry Newton Rowell « Hal » Jackman, OC, OOnt, CD a été le 25e lieutenant-gouverneur de l’Ontario, occupant ces fonctions de 1991 à 1997.

À l’automne de 1939, mon frère et moi, âgés de sept et cinq ans, entendions les orchestres militaires jouer à quelques pâtés de maisons de notre domicile. Nous sautions littéralement, abandonnant notre souper, et courions regarder les régiments avec leurs orchestres descendre la rue Yonge. Ces parades étaient manifestement conçues pour promouvoir le recrutement pour nos forces armées. Au bout de cinq ans, un million de Canadiens portaient l’uniforme de notre pays — une réalisation importante pour un pays comptant moins de 12 millions d’habitants.

On peut se demander s’il y aurait une réaction similaire aujourd’hui, si la conjoncture le justifiait.

64. Peter Mansbridge

Vimy Ridge monument / Mémorial national à Vimy
Vimy Ridge monument | Mémorial national à Vimy
Let us go photo (Naomi and Mark)

Peter Mansbridge, OC is the Chief Correspondent for CBC News and anchor of “The National”.

Half crawling, half walking along a century-old tunnel under Vimy Ridge in France, I came face-to-face with Ontario. Vimy is a very special part of our history. Canadian troops took the ridge after both the French and the British failed to wrest it from the enemy. The cost was tremendous — nearly four thousand Canadians died.

The Canadians had been waiting in the tunnels for hours, some for days, for the signal to go up and over the top to fight the Germans. Some etched their names into the wall. Others added their provinces, while still others drew an evocative image. Today, those markings stare back at you like they were written yesterday.

Then I saw one from Ontario. Name, regiment… and a canoe.

I don’t know what happened to that fellow — was it the last thing he ever drew? Or did he get home to Ontario to see his canoe one more time?


Peter Mansbridge, OC est le correspondant principal de CBC News et chef de pupitre de l’émission « The National ».

Rampant à moitié, marchant à moitié le long d’un tunnel de 100 ans sous la crête de Vimy en France, je suis arrivé face à face avec l’Ontario. Vimy est une partie très spéciale de notre histoire. Les troupes canadiennes se sont emparées de la crête après que les Français et les Britanniques eurent échoué dans leurs tentatives de l’arracher à l’ennemi. Le coût a été énorme — près de 4 000 Canadiens sont morts.

Les Canadiens attendaient dans les tunnels depuis des heures, certains depuis plusieurs jours, le signal leur indiquant de monter sur la crête pour se battre contre les Allemands. Certains ont gravé leurs noms sur le mur. D’autres ont ajouté leurs provinces, tandis que d’autres encore ont dessiné une image évocatrice. Aujourd’hui, ces marques vous sautent aux yeux comme si elles avaient été gravées hier.

Puis j’en ai vu une de l’Ontario. Le nom, le régiment… et un canot.

Je ne sais pas ce qui est arrivé à cet homme — était-ce la dernière chose qu’il ait jamais dessinée? Ou est-il rentré chez lui en Ontario pour voir son canot une dernière fois?

63. Avvy Yao Yao Go

Quong Sing laundry
Quong Sing laundry
The Lor Family, Brockville

Avvy Yao Yao Go, OOnt is a lawyer and first-generation Chinese-Canadian working in Toronto’s marginalized racial communities.

The first wave of Chinese immigrants came to Canada during the Gold Rush more than one hundred and fifty years ago. While most of them settled on the west coast, some did make Ontario their home.

From Confederation to 1947, Chinese-Canadians were subject to legally sanctioned racism and exclusion. They were denied the right to vote and were barred from entering many professions. Faced with limited economic opportunities, early Chinese started their own restaurants and laundry businesses. In an attempt to snuff out Chinese-owned businesses, many provinces including Ontario banned Chinese restaurants from hiring white women. In 1902, Toronto passed a licence fee for laundry businesses to discourage Chinese immigration.

Today, the Chinese-Canadian community has become a vibrant part of Ontario. But with many Chinese-Canadians still living in society’s margin due to racism and poverty, their struggle for equality continues.


Avvy Yao Yao Go, OOnt est une avocate sino-canadienne de première génération qui travaille auprès des communautés raciales marginalisées de Toronto.

La première vague d’immigrants chinois est arrivée au Canada durant la ruée vers l’or, il y a plus de 150 ans. Alors que la plupart d’entre eux se sont établis sur la côte Ouest, certains ont élu domicile en Ontario.

Depuis la Confédération jusqu’en 1947, les Canadiens chinois faisaient l’objet de racisme et d’exclusion sanctionnés par la loi. Ils ont été privés du droit de vote et il leur était interdit d’exercer certaines professions. Face à des possibilités économiques restreintes, les premiers Chinois ont lancé leurs propres entreprises de restauration et de buanderie. Dans un effort pour étouffer les entreprises appartenant à des Chinois, de nombreuses provinces, dont l’Ontario, ont interdit aux restaurants chinois d’embaucher des femmes blanches. En 1902, Toronto a adopté un droit de licence pour les entreprises de buanderie, afin de décourager l’immigration chinoise.

Aujourd’hui, la communauté canadienne chinoise est devenue une part dynamique de l’Ontario. Cependant, comme de nombreux Canadiens chinois vivent toujours en marge de la société en raison du racisme et de la pauvreté, leur lutte pour l’égalité se poursuit.

62. Tim Crawford

Oro African Chuch / L’église africaine d’Oro
Oro African Chuch | L’église africaine d’Oro
Sara Carson / Metroland

Tim Crawford is an educator, author, and local historian based in Oro-Medonte.

I became interested in Oro’s African church after returning to the township on retirement. Until that time, I did not know its true significance for the province’s Black heritage.

In 1793, Black people in Upper Canada — now Ontario — were given land grants for anywhere in the province. Land ownership provided them with citizenship, freedom, dignity, and equality, long before the famous underground railroad and the global emancipation of slaves. Later, in 1819, Black people were provided with grants of land in their own designated farming community,the Wilberforce Settlement in Oro Township.

The Oro African Church, the sole remaining building of the Wilberforce Settlement, symbolizes this profound milestone of a new humanitarian approach to racial equality for Canada. In 2002, I and others succeeded in having the church and its cemetery designated a national historic site. Perhaps UNESCO should designate the larger Wilberforce Settlement as a world heritage site?


Tim Crawford est un éducateur, auteur et historien qui vit à Oro-Medonte.

Je me suis intéressé à l’église africaine d’Oro après être retourné dans le canton lorsque j’ai pris ma retraite. Jusqu’alors, je ne connaissais pas sa véritable importance pour le patrimoine des Noirs de la province.

En 1793, les Noirs du Haut Canada — aujourd’hui l’Ontario — se voyaient accorder des concessions de terres pour n’importe quel endroit dans la province. La propriété foncière les habilitait à la citoyenneté, la liberté, la dignité et l’égalité, longtemps avant le fameux chemin de fer souterrain et l’émancipation mondiale des esclaves. Plus tard, en 1819, des concessions de terre ont été accordées aux Noirs dans leurs propres collectivités agricoles désignées, l’établissement Wilberforce, dans le canton d’Oro.

L’église africaine d’Oro, le seul immeuble restant de l’établissement Wilberforce, symbolise ce jalon important d’une nouvelle approche humanitaire en matière d’égalité raciale pour le Canada. En 2002, moi-même et d’autres avons réussi à faire en sorte que l’église et son cimetière soient désignés comme lieu historique national. Peut être que l’UNESCO devrait désigner l’établissement Wilberforce en général en tant que site du patrimoine mondial?

61. Janis Monture

Art installation / Installation artistique
Art installation | Installation artistique
Woodland Cultural Centre

Janis Monture is the Executive Director of the Woodland Cultural Centre and a member of the Six Nations of the Grand River.

As a Mohawk woman born and raised at Six Nations of the Grand River reserve, I spent my childhood living in a house on a hill on Third Line Road alongside the Boston Creek.

As long as I can remember, my people’s relationship has much stronger ties to the Crown than it does to Canada, because of the Crown’s fiduciary and treaty rights to my people. When I was young I never saw my people as part of Canada, mostly because I never saw my people in government or on television.

My connection is to our land and what was promised in our treaty, much of which is gone, as we have less than five per cent of the land promised that we and our posterity were to enjoy forever.


Janis Monture, membre des Six Nations du territoire de la rivière Grand, est la directrice générale du Woodland Cultural Centre.

Je suis une Mohawk. Je suis née et j’ai grandi dans la réserve des Six Nations de la rivière Grand. Mon enfance, je l’ai vécue dans une maison nichée sur une colline du chemin Third Line longeant Boston Creek.

D’aussi loin que je me souvienne, mon peuple a toujours entretenu des liens plus étroits avec la Couronne qu’avec le Canada, en raison du rapport de fiduciaire entre la Couronne et mon peuple, et des droits issus des traités. Quand j’étais petite, je pensais que mon peuple ne faisait pas partie du Canada, principalement parce que je n’ai jamais vu personne de mon peuple au sein du gouvernement ni à la télévision.

C’est à notre territoire que je suis attachée, aux promesses qui ont été faites dans nos traités. Beaucoup se sont envolées, puisque nous possédons moins de 5 % du territoire promis dont nous et nos enfants devions profiter à jamais.