Jane Urquhart, OC is an award-winning novelist. She lives in southeastern Ontario with her artist husband, Tony.
In the summer of 1950, when I was still a baby, my family left our log house on Lake Kenogamisis in Little Long Lac and boarded a floatplane in the nearby hangar. Although we were already living two hundred and fifty kilometres north of Thunder Bay, we were about to fly further north to O’Sullivan Lake where my prospector father hoped a mine would develop. We were to live in a rough log cabin, haul water from the lake, and subsist on supplies dropped off by passing bush planes.
The morning after our arrival, the local Anishinaabe Chief paddled across the lake to greet us, and brought with him his three little girls for me to play with and a small pair of embroidered deerskin moccasins for me to wear.
Plans for the mine were abandoned, which may be just as well. The moccasins, however, are still with me, their embroidery as bright and their deerskin as soft as ever.
Jane Urquhart, OC est une romancière primée. Elle vit dans le sud-ouest de l’Ontario avec Tony, son mari artiste peintre.
À l’été 1950, alors que j’étais encore un bébé, ma famille et moi avons quitté notre maison en bois rond sur la rive du lac Kenogamisis, à Little Long Lac, et sommes tous montés à bord d’un hydravion dans un hangar d’aviation non loin de chez nous. Nous vivions à 250 kilomètres au nord de Thunder Bay, et nous nous apprêtions à nous envoler encore plus au nord, au lac O’Sullivan, où mon père, prospecteur, espérait l’essor d’une exploitation minière. Mes parents avaient décidé que nous nous installerions dans une cabane en rondins, où nous allions être obligés de puiser notre eau du lac et subsister sur les vivres que laisseraient tomber les avions de brousse de temps à autre.
Le lendemain matin de notre arrivée, le chef de la tribu Anishinaabe est venu nous souhaiter la bienvenue en canot; accompagné de ses trois petites filles venues jouer avec moi, il m’a offert des mocassins en peau de cerf brodés.
Le projet de mine n’a jamais abouti, et c’est peut-être mieux ainsi. Quant aux mocassins, je les ai toujours; la broderie est encore éclatante, et le cuir aussi doux.