SDG 7 | ODD 7 Jeremy Leggett

Affordable and Clean Energy

 

One in every seven people around the world have no access to grid electricity. That’s 1.1 billion people.

Many are forced to use expensive oil for lighting in the form of filthy, dangerous kerosene lamps. In countries like Malawi, this oil costs around US$50 a year, almost 15 per cent of average annual income. By contrast, a solar light is far cheaper, as little as US$5 for a light that will last a minimum of three years and more likely five.

From the cancelled kerosene costs alone, such solar lights free up at least US$150 over the lifetime of the product. When many of the people are trying to live on little more than a dollar a day, this is a huge sum. Money that can be spent on food and other necessities.

The term ‘no-brainer’ is often used to describe attractive economic propositions. This is well beyond a no-brainer. Each solar light is effectively a licence to print money for the poorest of the poor.

So how many lights has the global solar lighting industry sold to the billion-plus souls languishing without grid electricity? The Global Off Grid Lighting Association and the World Bank’s Lighting Africa project recently published cumulative sales figures for verified, branded lights through to the end of June 2017. The answer is shocking: little more than 30 million lights sold. To 1.1 billion in the dark.

What’s more, not all of these lights went to people without electricity. Frequent malfunctions mean that even many of those across the world who are connected to the grid still have inadequate or unreliable electricity. And yet despite this overwhelming need, the figures show that sales of solar lights and home systems actually fell in 2016 and the first half of 2017.

How can that be? Why are we letting all that free money go to waste, never mind all the other social benefits of solar lights? This failure leaves the global community some way short of Goal 7: clean and affordable energy for all by 2030.

Each solar light is
effectively a licence
to print money for the
poorest of the poor.

One of the problems that must be solved is that of subsidies. The International Energy Agency tallies over four times more in subsidies for fossil fuels than for clean-energy alternatives: US$490 billion compared to US$112 billion in 2014. This disparity between how we fund different energy sources must change.

Kerosene is one of those fossil fuel beneficiaries. A study by the Lawrence Berkeley Lab in California revealed that, in 2013, kerosene used for lighting, cooking, and heating made US$43 billion a year from consumers—all while receiving US$18 billion in direct subsidies from governments (US$7 billion of that amount subsidized kerosene for lighting).

Another study, by Bloomberg New Energy Finance and Lighting Global, revealed that the billion-plus people without grid electricity spent US$27 billion a year on lighting and phone charging using kerosene, candles, flashlights, and other fossil-fuel powered stop-gap means. These are needs that could be met by solar—and for so much less money.

Let us calculate the cost of access to solar lighting for those same 1.1 billion people. There is an average of 5.2 people per household in the developing world. That means these people live in 211 million households. Assuming that the homes buy solar lights at the lowest available price, the total cost for a light in each would be 211 million multiplied by US$5: US$1.1 billion. And yet, today those people are being forced to spend about US$27 billion a year on fossil fuel technology.

Another perspective is to compare installation rates of larger solar panels with sales of pico solar products (smaller devices rated under 11 watts). Whereas overall global sales of solar have been growing exponentially since 2006, pico solar sales are down 7 per cent on the previous half year. That is less than a thousand small solar products selling per hour. By contrast, the 74 gigawatts of big solar sold in 2016 involved the installation of more than 30,000 solar panels per hour.

In other words, in the time it takes to sell a single small, inexpensive solar product, installers of larger and much higher-priced panels have deployed thirty of them. If small solar could be sold at the same rate that big solar is installed, it would take less than a year to sell the 211 million lights required to give every off-the-grid home a taste of solar power.

The need to correct this state of affairs is a defining challenge for humankind. If we can’t manage the simple task of providing solar lighting for all, we can hardly expect to solve the larger problems we face. I am currently writing the story of the collective effort to rise to this challenge. I call it The Test.

Can we pass the test between now and 2030? It won’t be easy, but I believe so.

Jeremy Leggett is the founder and Director of Solarcentury and the founder and Chair of SolarAid. The first Hillary Laureate for International Leadership in Climate Change, he has written four books on climate and energy.

Énergie propre et d’un coût abordable

 

Une personne sur sept dans le monde n’a pas accès à l’électricité distribuée par l’entremise d’un réseau. Cela représente 1,1 milliard de personnes.

Nombreux sont les gens qui sont obligés d’utiliser de l’huile chère pour l’éclairage sous forme de lampes au kérosène sales et dangereuses. Dans des pays comme le Malawi, cette huile coûte environ 50 USD par an, soit près de 15 % du revenu annuel moyen. Par contraste, une lanterne solaire coûte beaucoup moins, aussi peu que 5 USD pour une unité qui durera trois ans au minimum, et plus vraisemblablement cinq ans.

Par la seule annulation des coûts du kérosène, ces lanternes solaires permettent d’économiser au moins 150 USD durant le cycle de vie du produit, une somme colossale pour des gens qui tentent de vivre avec à peine plus d’un dollar par jour. Cet argent pourrait servir à acheter de la nourriture et des articles de première nécessité.

L’expression « ça va de soi » est souvent utilisée pour décrire des propositions économiques attrayantes. Ceci va beaucoup plus loin. En effet, chaque lanterne solaire représente un moyen de procurer de l’argent aux plus démunis parmi les pauvres.

Alors, combien de lanternes l’industrie de l’éclairage solaire a-t-elle vendu à la population de plus d’un milliard de personnes privées d’électricité? La Global Off Grid Lighting Association (association mondiale de l’éclairage hors réseau) et le projet « Lighting Africa » de la Banque mondiale ont récemment publié les chiffres des ventes cumulatives de lanternes de marque vérifiées jusqu’à la fin de juin 2017. La réponse est effarante : à peine plus de 30 millions de lanternes vendues. À 1,1 milliard de personnes vivant dans l’obscurité.

Qui plus est, les personnes qui se sont procuré ces lanternes n’étaient pas toutes dépourvues d’électricité. Des défaillances fréquentes signifient que même les gens qui sont reliés à un réseau ne peuvent compter sur une alimentation en électricité adéquate et fiable. Et pourtant, en dépit de ce besoin impérieux, les chiffres montrent que les ventes de lanternes solaires et d’installations domestiques ont en fait chuté en 2016 et durant le premier semestre de 2017.

Comment est-ce possible? Pourquoi laissons-nous se perdre tout cet argent gratuit, abstraction faite de tous les autres avantages que procurent les lanternes solaires aux sociétés? En raison de cet échec, la communauté mondiale n’est pas près d’atteindre l’objectif 7 qui vise à fournir de l’énergie propre et abordable pour tous d’ici 2030.

L’un des problèmes qui exigent une solution est celui des subventions. L’Agence internationale de l’énergie estime que les subventions pour les combustibles fossiles sont quatre fois supérieures à celles des sources d’énergie propre : 490 milliards USD par rapport à 112 milliards USD en 2014. Nous devons revoir ces écarts dans notre façon de financer les différentes sources d’énergie.

Le kérosène est l’un de ces combustibles fossiles qui bénéficient de subventions. Une étude menée par le Lawrence Berkeley Lab en Californie a révélé qu’en 2013, le kérosène employé pour s’éclairer, cuisiner et se chauffer a produit des recettes annuelles de 43 milliards USD provenant des consommateurs, tout en faisant l’objet de subventions gouvernementales directes s’élevant à 18 milliards USD (dont 7 milliards USD s’appliquaient au kérosène destiné à l’éclairage).

Une autre étude, cette fois de Bloomberg New Energy Finance and Lighting Global, a signalé que la population de plus d’un milliard de personnes sans accès à l’électricité d’un réseau a dépensé 27 milliards USD annuellement pour l’éclairage et la recharge de téléphones, employant du kérosène, des chandelles, des lampes de poche et d’autres dispositifs improvisés alimentés par des combustibles fossiles. Ces besoins peuvent être comblés par l’énergie solaire, et à des coûts tellement moindres.

En effet, chaque lanterne solaire
représente un moyen de
procurer de l’argent aux plus
démunis parmi les pauvres.

Calculons maintenant le coût de l’accès à l’éclairage par énergie solaire pour cette même population de 1,1 milliard de personnes. Un foyer dans les pays en développement compte en moyenne 5,2 personnes. Le nombre de foyers s’établit donc à 211 millions. En supposant que ces foyers se procurent des lanternes solaires au plus bas prix possible, le coût total pour une lanterne dans chaque foyer serait de 1,1 milliard USD, soit le résultat de la multiplication de 211 millions par 5 USD. Et pourtant, ces gens sont encore aujourd’hui obligés de dépenser près de 27 milliards USD pour des technologies des combustibles fossiles.

Considérant la situation sous un autre angle, on peut comparer les taux d’installation de panneaux solaires plus grands aux ventes de produits pico-solaires (dispositifs plus petits de moins de 11 watts). Alors que les ventes d’appareils solaires dans leur ensemble connaissent une croissance exponentielle depuis 2006, les ventes de dispositifs pico-solaires ont chuté de 7 % au cours du dernier semestre. Cela représente des ventes de moins de mille petits produits solaires par heure. Par contraste, les 74 gigawatts de grands produits solaires vendus en 2016 correspondaient à l’installation de plus de 30 000 panneaux solaires par heure.

Autrement dit, le temps qu’il faut pour vendre un seul petit produit solaire peu coûteux, il est possible d’installer trente panneaux solaires plus grands et beaucoup plus chers. Si les petits produits solaires pouvaient être vendus au même rythme que l’installation de grands panneaux solaires, on écoulerait en moins d’un an les 211 millions de lanternes requises pour donner à chacun des foyers hors réseau un aperçu de l’énergie solaire.

La nécessité de corriger cet état de choses constitue un défi marquant pour l’humanité. Si nous n’arrivons pas à nous acquitter de la simple tâche de fournir de l’éclairage solaire à tous, nous pouvons difficilement espérer résoudre les problèmes plus grands auxquels nous devons faire face. Je suis en train d’écrire l’histoire de l’effort collectif déployé pour relever ce défi, et je l’ai intitulée The Test.

Pouvons-nous passer le test entre maintenant et 2030? Ce ne sera pas facile, mais je crois que c’est possible.

Jeremy Leggett est le fondateur et directeur de Solarcentury. Il est également le fondateur de SolarAid et président du conseil d’administration de l’entreprise. Premier lauréat du prix du Hillary Institute pour son leadership international en matière de changements climatiques, il est aussi l’auteur de quatre livres sur les enjeux climatiques et énergétiques.