SDG 11 | ODD 11 Erik Solheim

Sustainable Cities and Communities

 

Living in a city shouldn’t mean being condemned to an early grave. Sadly, for hundreds of millions of people around the world, it does. Doctors in the Indian capital of New Delhi are sounding the alarm over an apparent spike in lung cancer patients who have never smoked. In London, worsening air pollution is a hot political topic. Few cities—rich, poor, or anywhere in between—seem to be immune to the ubiquitous coughing and spluttering of urban life.

Of course, poor air quality is just one of the myriad of challenges faced by modern cities. But the need to tackle it head-on is gathering pace around the world. This sense of desperation could help accelerate the kind of changes we need to see if we are to deliver on the SDGs, especially the goal of developing low-carbon, resource-efficient, and socially just cities.

By 2050, urban populations are expected to double. We don’t have the luxury of going about our business as usual, because we’ll simply be facing double the problem we have now. That means double the public healthcare burden, double the economic consequences, and double the emissions.

We need affordable and sustainable housing, buildings, and commercial complexes where heating and cooling needs are met by clean energy. Some estimates suggest investments in green buildings could reach US$3 trillion by 2025—and as with any new innovation and economic change, that means job creation, not job losses.

Five years ago, no one could have imagined that solar and wind would be cheaper than coal, or that in many major economies more people would be employed in renewables than in fossil fuels. It’s time for our cities to capture this tremendous opportunity.

While our cities occupy only 2 per cent
of our land, they contribute about
70 per cent to GDP and in equal
measure to greenhouse gas emissions.

We can no longer rely on a transport sector of old. Public transport must be at the core of our cities. We need efficient and environmentally friendly mass transit systems that move people away from cars, are energy efficient, are affordable, and function seamlessly with other modes of transport. Our cities have to be walking and bicycle friendly. Bogota, for example, has done a fabulous job of overhauling its rapid transit system and integrating bicycle infrastructure.

Electric vehicles are going to be a big part of our future cities, and we’re already seeing this happen. More than 3 million electric and plug-in hybrids were sold in 2017, and the big carmakers are jumping on that market shift. Air pollution is the single biggest environmental killer—globally, only 12 per cent of urban areas meet the World Health Organization’s air quality standards. Moving from petrol and diesel to electric and hybrid vehicles is critical.

Countries are recognizing this technology as a tremendous opportunity. One in every four cars sold in Norway is electric. China’s national two-three wheeler strategy has put 230 million electric bikes into use. India has declared its intention to only operate electric vehicles by 2030.

Closely linked to this issue is waste management. Almost 2 billion people are without access to solid waste management—a public health disaster. In some cities in the world, waste is growing twice as much as the population. Instead of dumping our waste into the oceans and landfills, we need to increase its lifespan. We can turn food waste into biofuel, plastics into building material, and more. It’s high time our economy was redesigned—from linear to circular.

While our cities occupy only 2 per cent of our land, they contribute about 70 per cent to GDP and in equal measure to greenhouse gas emissions. Delivering on sustainable cities also means delivering on climate change. Cities need to massively lower their carbon footprint, using solar and wind as much as possible in crucial areas of energy consumption, such as heating and cooling.

Cities have always been magnets of hope and will continue to be for countless people. But for that idea to be truly meaningful, our urban future must not be allowed to become a dashed hope. It’s time to stop making a distinction between a “city” and a “green city.” It’s time to start building our cities properly.

Erik Solheim is Executive Director of the United Nations Environment Programme. Previously, he chaired the Development Assistance Committee of the Organisation for Economic Co-operation and Development, served as Norway’s Minister of the Environment and International Development, and was the main facilitator of the peace process in Sri Lanka.

Villes et communautés durables

 

Vivre en milieu urbain ne devrait pas signifier être condamné à une mort précoce. Malheureusement, pour des centaines de millions de personnes dans le monde, c’est la triste réalité. Des médecins de la capitale indienne de New Delhi viennent de lancer un cri d’alarme devant la hausse apparente du nombre de cas de cancer du poumon chez des patients non-fumeurs. À Londres, l’aggravation de la pollution atmosphérique est au premier plan des débats politiques. Peu de villes — qu’elles soient riches, pauvres ou entre les deux — semblent à l’abri de ce phénomène omniprésent.

Bien entendu, la mauvaise qualité de l’air n’est qu’un des nombreux défis auxquels les villes modernes sont confrontées. Toutefois, la nécessité d’attaquer le problème de front compte de plus en plus de partisans à l’échelle mondiale. Le sentiment de désespoir que suscite la situation pourrait contribuer à accélérer les changements que nous devons apporter pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD), notamment celui d’aménager des villes à faibles émissions de carbone, économes en ressources et socialement équitables.

On prévoit que les populations urbaines doubleront d’ici 2050. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de rester les bras croisés, parce que nous risquons tout simplement d’aggraver le problème actuel et, de ce fait, de multiplier par deux le fardeau du système public de soins de santé, les répercussions économiques et les émissions de gaz à effet de serre.

Nous avons besoin de logements, de bâtiments et d’immeubles commerciaux abordables, durables et munis de systèmes de chauffage et de refroidissement à énergie propre. Des chiffres révèlent que les investissements dans les bâtiments écologiques pourraient atteindre 3 mille milliards USD d’ici 2025 et, comme c’est le cas de toute innovation et de tout changement économique, on assisterait à la création — et non à la perte — d’emplois.

Personne n’aurait pu imaginer, il y a cinq ans, que l’énergie solaire et l’énergie éolienne coûteraient moins cher que le charbon, ou que dans beaucoup de grandes économies, on emploierait plus de gens dans le secteur des énergies renouvelables que dans celui des combustibles fossiles. L’heure est venue pour les villes de saisir cette occasion unique.

Nous ne pouvons plus compter sur les transports traditionnels. Le transport collectif doit être au cœur des priorités de nos administrations municipales. Nous devons mettre en place des réseaux de transport en commun efficaces et respectueux de l’environnement — des réseaux qui inciteront les gens à délaisser leurs voitures au profit de solutions éconergétiques, abordables et fonctionnant en harmonie avec d’autres moyens de transport. Nos villes doivent être adaptées aux piétons et aux cyclistes. Bogota, par exemple, a accompli un travail formidable en restructurant son réseau de transport en commun rapide afin d’y intégrer des infrastructures cyclables. Les véhicules électriques vont occuper une place importante dans nos villes du futur, et nous en sommes déjà témoins. Plus de trois millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables ont été vendus en 2017, et les grands constructeurs automobiles suivent la tendance du marché. La pollution de l’air est le plus grand tueur environnemental. Seulement 12 % des zones urbaines dans le monde répondent aux normes de qualité de l’air de l’Organisation mondiale de la Santé. Il est primordial que nous passions des véhicules à essence et au diesel aux véhicules électriques et hybrides.

Bien que les villes n’occupent que 2 %
de la masse continentale mondiale, elles
représentent près de 70 % du produit intérieur
brut et génèrent un taux tout aussi élevé
d’émissions de gaz à effet de serre.

Certains pays voient en cette technologie une occasion incroyable. Une voiture sur quatre vendue en Norvège est électrique. En Chine, 230 millions de vélos électriques ont été mis en circulation à la suite de l’adoption d’une stratégie nationale concernant les véhicules à deux et trois roues. Quant à l’Inde, elle a signifié son intention de n’utiliser que des véhicules électriques d’ici 2030.

La gestion des déchets est étroitement liée à cet enjeu. Près de deux milliards de personnes n’ont pas accès à un système de gestion des déchets solides — une catastrophe en matière de santé publique. Dans certaines villes du monde, la quantité de déchets croît deux fois plus vite que la population. Au lieu de jeter nos déchets dans les océans et les sites d’enfouissement, nous devons en accroître la durée de vie. Nous pouvons, par exemple, transformer nos résidus alimentaires en biocarburants et nos matières plastiques en matériaux de construction. Il est grand temps de redéfinir notre économie — de passer d’une économie linéaire à une économie circulaire.

Bien que les villes n’occupent que 2 % de la masse continentale mondiale, elles représentent près de 70 % du produit intérieur brut et génèrent un taux tout aussi élevé d’émissions de gaz à effet de serre. L’aménagement de villes durables s’inscrit aussi dans la lutte contre les changements climatiques. Les villes doivent réduire considérablement leur empreinte carbone en utilisant autant que possible l’énergie solaire et éolienne dans les secteurs importants de consommation d’énergie, comme le chauffage et le refroidissement.

Les villes ont toujours été des « aimants de l’espoir » et c’est ce qu’elles continueront d’être pour d’innombrables personnes. Cependant, pour que cette notion prenne tout son sens, nous ne devons pas permettre que notre avenir urbain anéantisse cet espoir. L’heure est venue de cesser de faire une distinction entre « ville » et « ville verte ». L’heure est venue de commencer à bâtir nos villes correctement.

Erik Solheim est directeur général du Programme des Nations Unies pour l’environnement. Auparavant, il a été président du Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques, ministre de l’Environnement et du Développement international de la Norvège, et négociateur en chef du processus de paix au Sri Lanka.