SDG 1 | ODD 1 Jim Yong Kim

No Poverty

 

Last winter I stood on the banks of the Seine River at the One Planet Summit with heads of state, ministers, executives, and philanthropists, all of whom reaffirmed their commitment to tackling climate change. But perhaps more importantly, on that day in Paris we finalized deals for the private sector to invest in areas such as energy efficiency, city resilience, and coastal climate change adaptation.

Two days later, at a summit in Japan, the World Bank and the World Health Organization presented new data showing how much further we have to go to achieve universal health coverage. Despite significant progress in the last few decades, more than half the world lacks access to essential health services, and close to 100 million people are pushed into extreme poverty every year because of healthcare costs

Combatting climate change and ensuring healthy lives aren’t lofty ideals—they are two of the seventeen SDGs that the United Nations adopted in 2015. Both contribute to Goal 1: to eradicate extreme poverty in all of its forms, for all people, everywhere in the world by 2030. And Goal 1 dovetails with the World Bank Group’s twin goals: to end extreme poverty by 2030, and to boost shared prosperity among the poorest 40 per cent throughout the world.

After the SDGs were announced, the United Nations and multilateral development banks met in Addis Ababa to discuss how to find the resources to achieve the goals. We decided that we had to move the discussion from ‘billions’ in official development assistance to ‘trillions’ in investments of all kinds: public and private, national and global. In global health alone, the annual financing gap is US$33 billion. For education, we’re spending less than half of the US$3 trillion needed every year in low- and middle-income countries. As for infrastructure, over the next fifteen years the world will need US$90 trillion in investment—most of it in developing countries—and all of that must be climate-smart and resilient.

We decided that we had to move the
discussion from ‘billions’ in official
development assistance to ‘trillions’
in investments of all kinds.

To help mobilize the trillions needed to achieve the SDGs, I have called for a new approach in the way we finance development. Everywhere we work we’re asking: how can we maximize resources for developing countries to do the things they must for their people, while minimizing the burden of public debt? The answer is simple: wherever possible, we’re systematically crowding-in private-sector investment and making it work for poor countries and poor people. We’re finding win-win solutions—ones where investors get a good return, and countries utilize these resources to meet their development goals. And there’s never been a better time to crowd-in private sector investment than right now.

Around the world, there’s more than US$10 trillion invested in negative interest rate bonds, US$24 trillion in low-yielding government securities, and US$5 trillion in cash, waiting for better investment opportunities with higher returns. We’re using our financial tools, and developing new ones, to de-risk investments, help move some of these trillions off the sidelines, and boost investments in developing countries.

We’ve already seen success with this approach to support infrastructure projects in Egypt and Jordan, and to transform the health sector in Turkey. We’re finding new ways to bring private investments into fragile and conflict-affected areas. In Iraq, for example, we helped the government bring in US$375 million of private financing to provide power to three million people in the northern region. That funding also supported the completion of the first phase of a new power plant that will supply about half of Baghdad’s energy.

We know that Canada is working hard to achieve the SDGs at home, as well as being a strong partner in helping achieve the SDGs globally. As we scale up our efforts to maximize financing for development, Canada will remain an indispensable supporter. If we work together, invest the right resources, and continue to act with a fierce sense of urgency, I believe that we can achieve the SDGs and become the first generation in history to end poverty on the face of the earth.

Jim Yong Kim is President of the World Bank Group. He previously served as President of Dartmouth College, held professorships at Harvard Medical School and the Harvard School of Public Health, and co-founded the health care non-profit Partners in Health.

Pas de pauvreté

 

L’hiver dernier, alors que je me tenais sur les rives de la Seine au sommet One Planet, en compagnie de chefs d’État, de ministres, de dirigeants et de philanthropes, tous ont réitéré leur engagement à lutter contre les changements climatiques. Mais ce qui est peut-être le plus important, c’est que ce jour-là, à Paris, nous avons conclu des accords en vertu desquels le secteur privé investirait dans des domaines tels que l’efficacité énergétique, la résilience urbaine et l’adaptation des zones côtières aux changements climatiques.

Deux jours plus tard, à l’occasion d’un sommet tenu au Japon, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé ont présenté de nouvelles données révélant tout le chemin qu’il reste encore à parcourir pour parvenir à une couverture sanitaire universelle. Malgré les progrès considérables qui ont été réalisés au cours des dernières décennies, plus de la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé essentiels et près de 100 millions de personnes sombrent dans
la pauvreté extrême, chaque année, à cause du coût des services de santé.

Lutter contre les changements climatiques et permettre à tous de vivre en bonne santé ne sont pas de nobles idéaux. Ce sont deux des 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Organisation des Nations Unies en 2015, et tous deux contribuent à l’objectif 1 : éliminer l’extrême pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde d’ici 2030. Qui plus est, l’objectif 1 cadre parfaitement bien avec deux objectifs du Groupe de la Banque mondiale : mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 et promouvoir une prospérité partagée chez les 40 % les plus pauvres de la population mondiale.

Après l’adoption des ODD, les représentants des Nations Unies et des banques multilatérales de développement se sont réunis à Addis-Abeba afin de déterminer comment faire pour trouver les ressources nécessaires à la réalisation des objectifs. Nous avons convenu que nous devions déplacer le débat des « milliards » consacrés à l’aide publique au développement aux « milliers de milliards » qu’il faudrait pour réaliser des investissements en tout genre : publics et privés, nationaux et mondiaux. Au chapitre de la santé mondiale seulement, le déficit annuel de financement atteint les 33 milliards USD. En éducation, nos dépenses représentent moins de la moitié des 3 mille milliards USD dont les pays à revenu faible et intermédiaire ont besoin chaque année. Quant aux infrastructures, des investissements de 90 mille milliards USD devront être faits dans les pays du monde — notamment dans les pays en développement — au cours des 15 prochaines années, et tous ces investissements devront être climato-intelligents et viser à bâtir un avenir résilient.

Afin de contribuer à réunir les milliers de milliards de dollars nécessaires à l’atteinte des ODD, j’ai proposé de redéfinir notre approche à l’égard du financement du développement. Pour chaque projet que nous soutenons, nous devons nous poser la question suivante : comment pouvons-nous maximiser les ressources destinées aux pays en développement afin qu’ils puissent répondre aux besoins de leurs populations, tout en minimisant le fardeau de la dette publique? La réponse est simple :

Nous avons convenu que nous devions
déplacer le débat des « milliards »
consacrés à l’aide publique au
développement aux « milliers de
milliards » qu’il faudrait pour réaliser
des investissements en tout genre.

dans toute la mesure du possible, nous stimulons systématiquement l’investissement du secteur privé et faisons en sorte qu’il profite aux pays et populations pauvres.

Nous proposons des solutions mutuellement avantageuses grâce auxquelles les capitaux investis génèrent un meilleur rendement et les pays en développement reçoivent les ressources dont ils ont besoin pour réaliser leurs objectifs de développement. Jamais le moment n’aura été plus propice pour attirer des investissements du secteur privé.

Dans le monde entier, plus de 10 mille milliards USD sont placés dans des obligations assorties de taux d’intérêt négatifs, 24 mille milliards dans des titres d’État à faible rendement et 5 mille milliards dans des dépôts en espèces, en attendant que des possibilités d’investissement offrant des rendements plus élevés se présentent. Nous nous servons de nos outils financiers — et en concevons d’autres — pour réduire les risques liés aux investissements, remettre une partie de ces placements sur le chemin de la rentabilité et stimuler les investissements dans les pays en développement.

Notre approche visant à financer des projets d’infrastructure en Égypte et en Jordanie, ainsi qu’à transformer le secteur de la santé en Turquie, témoigne déjà de notre réussite. Nous avons trouvé d’autres moyens de favoriser l’investissement privé dans les pays fragiles et touchés par un conflit. En Iraq, par exemple, nous avons aidé le gouvernement à attirer des investissements privés totalisant 375 millions USD pour alimenter en électricité trois millions de personnes dans la région du Nord. Ces fonds ont aussi contribué à l’achèvement de la première phase d’un projet de construction d’une nouvelle centrale électrique qui desservira près de la moitié de Bagdad.

Nous savons que le Canada met tout en œuvre pour réaliser les ODD sur son territoire et être un partenaire de poids dans l’atteinte des ODD à l’échelle mondiale. Alors que nous intensifions nos efforts en vue de maximiser le financement du développement, le Canada demeure un partenaire indispensable. Si, ensemble, nous investissons dans les bonnes ressources et continuons d’agir avec empressement, je crois que nous pourrons réaliser les ODD et devenir la première génération de l’histoire à mettre fin à la pauvreté dans le monde.

Jim Yong Kim est président du Groupe de la Banque mondiale. Avant son entrée en fonction, il était président du Dartmouth College. Il a aussi enseigné à la Faculté de médecine et à l’École de santé publique de l’Université Harvard, et cofondé Partenaires pour la santé, un organisme de soins de santé à but non lucratif.